Possibilité de validation des acquis de l’expérience par la FLEPES. Programmes en sandwich, avec 50% du temps chez les ONG partenaires.
MASTER 2 EN GOUVERNANCE SOCIALE ET SOLIDAIRE
Management des ONG et organisations à but non lucratif
Objectifs de la formation
L’objectif principal est de former des cadres supérieurs disposant de toutes les compétences requises pour occuper des postes de responsabilité dans les entreprises d’économie sociale et solidaire, les ONG, Associations, le système financier décentralisé, les cellules RSE (responsabilité sociale des entreprises), les organisations internationales (Banque mondiale, UE, système des Nations Unies, …), les structures associatives, mutualistes etc., ainsi que la régulation des ONG et organisations à but non lucratif.
Modalités de la formation
La formation est d’une durée de 2 ans pour le master (M1 et M2). Les candidats disposant d’un diplôme de Bac plus 2 dans une autre discipline peuvent, sous certaines conditions être admis directement en L3 et ceux titulaires d’un diplôme de Bac plus 4 directement en M2.
Public cible
Cette formation est ouverte aux titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, au moins équivalent à un L3 (pour une inscription en M1), ou à M1 (pour une inscription directe en M2) Les candidats disposant d’une lettre de recommandation d’une ONG, une Association, ou d’une entreprise d’économie sociale et solidaire auront un atout sur les autres. Il convient de souligner que les candidats possédant une expérience dans le monde des ONG et associations et ceux ayant une forte motivation à exercer dans l’humanitaire seront prioritaires : il peut s’agir des acteurs et praticiens du domaine de l’économie sociale et solidaire, acteurs et promoteurs des Organisations Coopératives, du Système Financier Décentralisé et de La Micro Finance, des ONG et Associations de développement, Agents de Programmes et de Projets etc. Par ailleurs, la procédure de la VAE (validation des acquis de l’expérience) pourra être mise en œuvre pour : les agents des ONG, des Associations, Mutuelles et Coopératives totalisant un certain nombre d’années d’ancienneté et ne disposant de diplômes d’enseignement supérieur pourront sous certaines conditions être acceptés directement en licence 3 pour cette formation, par la FLEPES. Cette acceptation reste du ressort du comité de pilotage qui sera mis en place.
Interviews
Cheikh Gueye, chargé de prospective et stratégie à ENDA Président du Conseil Exécutif et Pédagogique de la formation
« L’économie sociale et solidaire est porteuse d’une approche de développement de l’intérieur des sociétés dominées» En prélude au lancement de la plateforme internationale pour la recherche, le renforcement des capacités, la formation et la promotion de solutions innovantes en Economie Sociale et Solidaire, prévue ce jeudi, Cheikh Guèye, chargé de prospective et stratégie au secrétariat exécutif d’Enda revient dans cet entretien sur les enjeux liés à la promotion de l’Ess, les secteurs d’activité, les profils d’emplois que regorge l’économie sociale et solidaire. Avec d’autres partenaires, vous comptez mettre sur pied une plateforme sur l’économie sociale et solidaire, d’abord quelle explication vous donnez à ce concept ? Plusieurs concepts économiques et sociaux ont émergé ces dernières années pour contribuer à donner de nouvelles perspectives aux bâtisseurs d’alternatives et aux mouvements sociaux : « l’économie circulaire », par exemple dont l’objectif ultime est de parvenir à découpler la croissance économique de l’épuisement des ressources naturelles par la création de produits, services, modèles d’affaire et politiques publiques innovants ; « l’Économie Positive », un concept nouveau proposé par l’association Asbl Poseco (basé en Belgique) pour créer un lien entre les différentes initiatives sociétales telles que le développement durable, l’économie sociale, le commerce équitable, le financement éthique, la gouvernance d’entreprise, les technologies « propres », l’éco-tourisme, l’entreprenariat sociétal, etc. ; « L’économie collaborative est une activité humaine qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d’organisation du travail. L’Economie sociale et solidaire (Ess) en fait partie et en constitue un peu le cadre fédérateur et militant le plus important. Elle regroupe les organisations privées ou publiques (entreprises, coopératives, associations, mutuelles, fonds de dotation, ou fondations) qui cherchent à concilier activité économique et utilité sociale. Les organisations de l’économie sociale adhèrent à des principes fondateurs, parmi lesquels la recherche d’une utilité collective, la non-lucrativité ou lucrativité limitée (bénéfices réinvestis au service du projet collectif), le souci d’éthique et de valeurs, la gouvernance démocratique. L’Ess rassemble donc des organisations très diverses et la définition de son périmètre exact fait encore parfois l’objet de débats dans les pays du nord comme dans les pays du sud selon les contextes de définition. Pouvez-vous nous citer quelques secteurs qui composent l’économie solidaire et sociale ? Le concept d’économie sociale et solidaire fédère un champ large dans lequel les entrepreneurs sociaux, préoccupés à survivre et s’insérer professionnellement et socialement, trouvent la jonction de leurs pratiques innovantes. Ce vocable couvre donc à la fois les acteurs de l’économie populaire et plus largement ceux du secteur informel qui produisent jusqu’à 60% et plus de 90% des créations d’emplois ou d’occupation, les acteurs de la société civile en particulier ceux impliqués dans l’entreprenariat à la base, l’agriculture familiale, les tontines, les mutuelles, tous les divers secteurs de l’artisanat, les segments des mouvements sociaux développant des initiatives socio-économiques, une frange de l’économie domestique, etc. Est-ce qu’il y a des profils d’emploi qu’on peut retrouver dans l’économie solidaire et sociale ? Il y a de nombreux profils d’emplois dans le cadre des ONG qui sont à la fois des acteurs de l’économie solidaire tout en venant en appui à des catégories qui appartiennent à ce secteur. Il s’agit à la fois de former des militants et des professionnels de cette forme d’économie : coordinateur, gestionnaire et animateurs de projets et programmes, négociateurs, chargés de suivi évaluation, capitalisation, communication, chargé de recherche et de méthodologie, comptabilité, chargé de l’administration et des finances. Vous lancez cette plateforme avec d’autres acteurs. Qui sont-ils? Enda Tiers Monde est une organisation qui a accumulé depuis plus de 40 ans des expériences et expérimentations dans le domaine du soutien à l’économie populaire, sociale et solidaire, à sa reconnaissance conceptuelle et politique, à la reconnaissance des acteurs qui l’animent et à leur apport, etc. Nous nous appuyons sur ces expériences dans le cadre d’Enda Ecole qui constitue un des domaines de notre Plateforme stratégique commune du réseau. Nous nous allions à l’Institut universitaire de l’entreprise et du développement présidé par le professeur d’économie Ahmadou Aly Mbaye, à la Faculté libre d’études politiques et en économie solidaire, ainsi que les Ong comme Congad. Il y a aussi d’autres partenaires tels que les Réseaux d’acteurs de l’économie sociale, le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (Lartes), etc. pour atteindre et former le personnel destiné à ces structures mais également former à l’entreprenariat alternatif. Tout ceci répond à un vrai besoin global et à la demande de beaucoup de particuliers, notamment dans ce contexte de l’inadéquation chronique entre la formation et l’emploi. Mais qu’est-ce qui a motivé ce choix autour du concept d’économie sociale solidaire ? Parce que l’économie sociale est porteuse d’une approche de développement de l’intérieur des sociétés dominées. Elle contribue au développement durable, fait la promotion du tissu associatif et permet une plus grande égalité des chances grâce à des systèmes éducatifs alternatifs. Elle est un facteur de stabilité sociale, de diversification de la structure économique (les économies les plus ouvertes au marché sont les plus exposées aux crises), de redistribution des revenus. Les logiques communautaires et l’interconnaissance qu’elles génèrent, restent donc les moteurs de la relation de confiance. La dépendance de l’un à l’autre dans une transaction commerciale est un avantage dans l’économie sociale et solidaire et l’intérêt commun se joue dans les modalités d’activation des liens sociaux qui se tissent et se reconfigurent à foison, reflet de l’ingéniosité des acteurs et de la densité des réseaux sociaux au cœur desquels s’ancrent les liens économiques. A votre avis, comment nos pays peuvent-ils profiter des retombées de l’économie sociale et solidaire ? En Europe et en Amérique du nord, évoluer dans le secteur de l’économie sociale et solidaire signifie être marginal par rapport à un système économique et social très formaliste qui a le monopole de la norme. Ce qui est en jeu, c’est la recherche des voies pour préserver quelques initiatives productrices de sens périphérique et alternatif. La production normative, ne peut relever de « poches » assimilées à des espaces de résistance au système dominant, même quand elles sont fortement mises en valeur. Mais si le concept d’économie sociale et solidaire fait son chemin dans le contexte européen et américain depuis quelques années, il n’est pas encore entré dans les usages en Afrique et dans beaucoup de pays du sud. Il est étranger dans le discours des acteurs de développement. Néanmoins, les pratiques d’économie sociale solidaire occupent une grande partie des actifs des villes et des campagnes. Elles sont désignées sous d’autres acceptions comme « l’économie populaire », « l’économie réelle », « l’économie informelle », etc. Avec le master sur l’économie sociale et solidaire que vous comptez lancer avec l’Iued, est-ce qu’il y a des garanties à donner à vos futurs étudiants au sortir des deux ans de formation ? Oui, la garantie que la formation subie est adéquate et les prépare à avoir un avantage comparatif par rapport au marché de l’emploi dans ce domaine de l’économie sociale et solidaire.
Eric, Desbiens, Conseiller pédagogique à la Commission Scolaire de l’Estuaire et Entrepreneuriat Québec
Qu’est ce qui explique votre présence à Dakar? Nous sommes au Sénégal pour mettre sur pied un programme de formation en lancement d’entreprise. C’est un programme basé sur un modèle nord-américain. Je vois que le modèle québécois est applicable au Sénégal, c’est pourquoi on veut le transposer. Dans vos programmes figure un secteur essentiel qu’est l’économie social et solidaire, comment vous expliquez ce concept? Dans l’économie sociale, ce sont des personnes qui se regroupent pour mettre en commun leurs ressources, leurs compétences. Autant d’éléments qui peuvent leur favoriser d’accéder aux financements. Pouvez-vous nous citer quelques secteurs et les profils d’emplois qu’on peut retrouver dans l’économie solidaire et sociale ? L’économie sociale regroupe une palette d’opportunités d’emplois dans des secteurs d’activités tels que la foresterie, l’agriculture, l’aquaculture, les entreprises touristiques. Il y a des emplois qui se dégagent de l’économie sociale, comme dans l’administration, la production. Des modèles de profils d’emplois existent au Québec. Par exemple, dans la foresterie, les gens deviennent membres d’une coopérative. Ils participent à tous les travaux qui gravitent autour de l’économie sociale. En devenant membres, ils ont des privilèges d’accéder aux financements. Avec ce master que vous comptez lancer, est-ce qu’il y a des garanties à donner à vos futurs étudiants au sortir des deux ans de formation ? Le premier critère dans cette formation, c’est d’avoir un projet d’entreprise. Dans une cohorte de futurs entrepreneurs, on aura des gens qui vont travailler sur des projets. On valeur expliquer les notions d’entreprenariat, de marketing, de la publicité, du plan financier. A la fin, on veut que le participant puisse faire un bon plan d’affaire avec un bon montage financier. Il y aura un aspect coaching très important. Est ce qu’il y a une possibilité pour les sénégalais qui vont faire cette formation de voyager au Canada dans un cadre d’échanges de bonnes pratiques? Oui, bien sûr; et de la même manière, des gens du Québec sont prêts à venir au Sénégal. C’est une perspective que nous envisageons dans le futur. Tout dépend des projets. On peut faire des stages de part et d’autre. Dans ce cas, il faut créer le lien.